Les coups durs de la vie vous font prendre conscience que rien n’est acquis. Nous nous confortons aisément à rester dans nos habitudes qui nous permettent de se sentir dans une sécurité confortable. Beaucoup la nomme zone de confort, elle devient aujourd’hui zone de routine. Au-delà de ce vocabulaire et des multiples discussions qui peuvent se greffer autour, parfois, la vie nous fait quelques cadeaux, empoisonnés pensons-nous au début.
En effet, comme sous l’effet d’une centrifugeuse, nous sommes dans la plupart des cas éjectés de cette zone de confort, de routine pour nous retrouver dans une zone de peur. Ce passage si particulier est parfois synonyme de perte d’estime de soi, de confiance en soi. Nous avons la facilité de nous trouver des excuses, la vulnérabilité de croire aux opinions des autres qui alors nous affectent.
Au niveau de la courbe de deuil, la première étape lorsque nous recevons ce cadeau, c’est un choc ! Nous nous refusons de voir la réalité, nous nous protégeons d’une certaine manière par le déni. Suivant l’importance et la taille de ce cadeau, de notre capacité à le recevoir, les émotions sont plus ou moins vivaces, nous réagissons tous d’une manière propre et personnelle.
L’étape suivante, lorsque le choc a été encaissé, une colère s’installe face à la perte, à la fin ou au changement (l’Humain déteste le changement). La peur engendrée par l’inconnu s’installe, nous allons nous révolter, culpabiliser, nous questionner, injurier !
Nous comprenons alors que cette perte est belle et bien établie, que nous ne pouvons en aucun cas la détourner, revenir en arrière pour l’éviter. D’un côté, nous nous confortons à une certaine nostalgie, plus ou moins importante suivant notre psychologie personnelle, de l’autre, nous nous questionnons sur le futur. Cette appréhension de l’inconnu nous mène vers la tristesse voire la dépression pour certain.
Cette phase peut être très délicate, très longue et très négative. La franchir nous guide vers une nouvelle étape cruciale : l’acceptation. Nous remontons ainsi la pente en quête de sens, nous ne regardons plus le passé, nous nous tournons vers l’avenir éventuellement prometteur. Au niveau de la zone de confort, nous quittons la zone de peur pour parcourir la zone d’apprentissage. Nous retrouvons ainsi une certaine maîtrise de la situation par l’acquisition de nouvelles compétences, de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences. Et ainsi s’imprégner d’un effet bénéfique, positif, constructif : un gain d’estime de soi et de confiance en soi.
La zone de confort se nourrie de cette zone d’apprentissage à un point tel qu’elle va fusionner avec et s’agrandir. Nous accédons ainsi à la zone de grandeur, représentée au niveau de la courbe du deuil par la sérénité. Nous retrouvons ainsi l’énergie, la motivation, nous nous ressourçons. Nous sommes en adéquation avec nos valeurs, notre quête de sens, nous nous épanouissons d’avantage.
Dans ce scénario, la sortie de notre zone de confort est la cause d’un événement, une contrainte, un élément extérieur. Nous avons récemment vécu la plus massive sortie de zone de confort depuis la Seconde Guerre Mondiale : la pandémie du coronavirus, COVID-19. Du jour au lendemain, nous avons été confinés par ordre législatif et contraints au télétravail. Quelle expérience ! Celle-ci va être désastreuse pour certaines personnes qui, amenés à la phase de tristesse et de dépression, va leurs causer des séquelles irrémédiables, des effets psychologiques désastreux.
Nous avons aussi le choix de sortir volontairement de cette zone, sortir de nos habitudes, de notre routine, de nous challenger. Savoir anticiper les événements par une connaissance approfondie des différentes zones (de la zone de confort) et des différentes phases (de la courbe de deuil) est un excellent avantage pour nous adapter à la situation présente et celle à venir. Et ainsi atteindre notre objectif avec succès. N’oublions pas que d’atteindre un succès sous-entend d’être confronter à des échecs, à les accepter pour évoluer.
Attention toutefois à ne pas entrer dans un mode mental automatique en souhaitant rester dans notre zone de confort. Cette zone est synonyme de sécurité et bien entendu, de confort. Nous risquons fortement de rester focaliser sur nos tâches quotidienne sans nous apercevoir que le monde extérieur est en perpétuel changement. Deux solutions se présentent :
la première est de vouloir rester dans votre zone de confort, vous en êtes totalement libre, elle est de votre responsabilité. Inexorablement, l’écart entre votre perception du monde et sa réalité déclenchera en vous des comportements inappropriés voire dangereux pour votre sécurité ! Par expérience, la nature étant bien faite, elle vous offrira un nouveau petit cadeau et vous expulsera contre votre gré de votre zone de confort ! Votre avenir est entre vos mains : devez-vous anticiper ou subir ? A vous de choisir.
La seconde solution, vous l’avez compris, est de ne pas subir. Ainsi, nous prenons le risque de sortir de notre zone de confort, de routine, de nos habitudes… Est-ce vraiment un risque ?
Damien Portolano
CEO de Humental
– Notes de l’auteur –
Nous pensons, à tort, qu’il faut absolument que toutes les personnes sortent de sa zone de confort. Certains vont aimer rester dans leur zone de routine, d’autres vont adorer sauter le plus souvent possible dans leur zone de peur pour leur quête de sens, d’apprentissage de la vie ! Nul ne peut indiquer à une personne ce qu’elle doit faire. Ceci est d’autant plus valable pour un coach qui se doit de respecter son code de déontologie et une éthique irréprochable.